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JOURNALISTS PREDATORS

A report by Marine Loy of France Culture: published on August 18, 2010
Fazal a le visage impassible. Il se tient, fier et droit devant l’objectif de l’appareil photo et s’applique pour parler en français, qu’il apprend très vite. Il maîtrise déjà entre autres le serbe, le russe, l’hindi et l’anglais. Il insiste, en passant devant un portrait dédié à Anna Politkovskaïa, sur le modèle qu’elle représente pour tous les journalistes de la maison: “elle nous encourage” ajoute-t-il. Il y a un peu plus d’un an qu’il est en France, pour fuir les Talibans. 
Fazal a vu des hommes tués sous ses yeux, lorsqu’il était en captivité. Pour l’intimider. Comme s’il devait encore prouver son courage à ses bourreaux il le raconte sans ciller, avec sa voix calme et en anglais. Si bien qu’on se demande si on a bien compris ce qu’il vient de raconter et on le fait répéter. Il a connu les menaces de torture quotidiennes de ses geôliers pendant ses trois longues semaines de détention et pour s’échapper, il a profité d’un bref laps de temps : les gardiens qui surveillaient sa toilette ont été distraits par un bruit et l’ont laissé sans surveillance. Il a couru dans la direction opposée. Avant d’être enlevé, on l’avait menacé, frappé, mais il ne s’était pas laissé intimider, poursuivant ses travaux associatifs et l’écriture de ses articles engagés.
Ils ont tout laissé derrière eux pour leur métier pour le métier auquel ils tiennent. Un métier qu’il est bien difficile de poursuivre une fois en France. Ils étaient parfois rédacteur en chef, directeur de publication ou célèbre éditorialiste dans leur pays, ils ne sont plus rien quand ils arrivent en France. Nanou s’offusque d’être traitée comme une réfugiée « sans valeur ». Tous ressentent une certaine frustration à l’idée de ne pas pouvoir continuer leur métier. Sur internet, grâce aux ordinateurs qui sont mis à leur disposition, ils tentent de faire entendre leur voix.

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