Rimsha Misah est une jeune Pakistanaise chrétienne qui vit à Mehrabad, un quartier misérable d’Islamabad.
Selon Tahir Naveed Chaudhry, responsable d’une organisation pour les minorités au Pakistan, Rimsha serait une enfant de 11 ou 12 ans, atteinte de trisomie 21. Selon la police au contraire elle serait normale et âgée de 16 ans.
Accusée d’avoir brûlé des pages contenant des versets du Coran, attaquée par une horde fanatisée, elle a été remise à la police par l’imam de son quartier qui maintient ses accusations : elle aurait agi volontairement.
En vertu (si l’on peut dire !) de la loi antiblasphème elle risque la peine de la mort.
Elle est détenue dans la même prison que l’assassin de Salman Taseer, le gouverneur du Pendjab qui avait soutenu Asia Bibi et plaidé pour une réforme de la loi sur le blasphème.
De nombreux Chrétiens ont déjà fui Mehrabad après l’arrestation de Rimsha, craignant une répétition de ce qui s’est produit en 2009 à Gojra, un village où sept Chrétiens avaient péri dans un pogrom suscité par des rumeurs de blasphème.
Fazal-ur Rehman Afridi, partenaire de l’Alliance Internationale Contre le Terrorisme, Président de l’IRESK, Institut de recherche et d’études stratégiques de Khyber (1) qui vient de rédiger le rapport ” Children living under terror in Pakistan” a été interviewé sur France 24. (2)
A propos de la réaction du Président de la République Islamique du Pakistan qui a demandé un rapport, il déclare :
“Le président s’est exprimé sous la pression de la communauté internationale. Mais à l’heure où l’intolérance religieuse est à son apogée au Pakistan, pourquoi n’a-t-il pas le courage d’abroger ces lois ?”
Ajoutant que la libération ne suffit pas, puisque la persécution et l’assassinat par des islamistes pourraient se produire à l’extérieur de la prison.
Laurent Fabius, Ministre des Affaires Étrangères a déclaré :
“L’existence même du délit de blasphème porte atteinte aux libertés fondamentales, que sont la liberté de religion ou de conviction, ainsi que la liberté d’expression”.
On ne peut que l’approuver !
Il faut maintenant que la pression des ONG et des gouvernements démocratiques s’exerce pour exiger l’abrogation de cette loi inique qui rend depuis 1986 le blasphème passible de la peine de mort. Le Pakistan devrait être tout simplement exclu de l’ONU tant que la loi anti-blasphème reste en vigueur.
Liberté et protection pour Rimsha, pour Asia et pour toutes les victimes, chrétiennes, musulmanes ou autres du fanatisme islamiste.
Huguette Chomski Magnis
Secrétaire générale du MPCT
(1)
http://khyberinstitute.wordpress.com
(2)
http://www.france24.com/fr/category/tags-auteurs/anne-diandra-louarn